Le chantier maritime Davie est parvenu à conclure l’acquisition du plus important constructeur de brise-glaces au monde.
L’entreprise de Lévis met ainsi la main sur Helsinki Shipyard Oy (HSO) en Finlande. La société, détenue par des industriels russes, devait trouver un autre actionnaire dans la foulée des sanctions économiques adoptées durant la guerre en Ukraine.
La transaction va permettre à Davie de profiter de l’expertise interne de HSO, souligne son directeur des affaires externes et participation industrielle, Marcel Poulin, en entrevue. «Ils vont être capables de revoir nos plans pour conseiller notre équipe pour dire leur dire: »Ne faites pas cette erreur-là qu’on a déjà faite, nous, dans le passé ». Et s’assurer qu’on ait les pratiques les plus efficaces possibles.»
M. Poulin affirme que HSO est «la meilleure au monde» en matière de construction de brise-glaces. «Au cours des 50 dernières années, ils ont construit plus que 63 brise-glaces. Le deuxième chantier dans la même période, c’est un chantier en Russie qui en a construit huit.»
La transaction est aussi vue d’un bon œil par l’Association des fournisseurs du Chantier Davie Canada (AFCDC), qui représente 1500 entreprises canadiennes dont environ 1200 sont établies au Québec.
Le partage de connaissances sera utile pour trouver des solutions aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement, estime le président-directeur général de l’AFCDC, Pierre Drapeau. «Ces navires-là, il faut les livrer. Il faut s’organiser. Il y a des partenariats à faire entre des entreprises québécoises, canadiennes et des entreprises de l’extérieur. La simple idée de créer des partenariats avec des entrepreneurs finlandais, ça sourit beaucoup à nos membres.»
Davie avait publiquement évoqué son désir d’acquérir HSO en mars dernier. Il a fallu quelques mois pour conclure la transaction, qui devait respecter les sanctions économiques adoptées contre la Russie. «On a fait une vérification diligente qui a été stricte et rigoureuse et internationale, assure M. Poulin. Aucune personne ou entité sanctionnée n’a été impliquée ou n’a bénéficié de cette transaction-là.»
Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé. La transaction a toutefois obtenu l’appui financier du gouvernement du Québec à hauteur de 77 millions d’euros, l’équivalent de 110 millions $.
Québec avait déjà allongé 520 millions $ afin de permettre à l’entreprise d’être ajoutée à la Stratégie nationale de construction navale du gouvernement fédéral.
Le chantier maritime de Lévis a profité d’un important revirement de fortune, au printemps dernier, après l’obtention d’un contrat du gouvernement fédéral pour la construction de sept brise-glaces. La valeur du contrat pourrait atteindre 8,5 milliards $.
Source : Noovo (3 nov. 2023)