Le Chantier Davie pourrait être en «péril» si aucun contrat ne lui est octroyé dans le prochain budget du gouvernement fédéral libéral le 19 mars, selon le maire de Lévis, Gilles Lehouillier. C’est pourquoi il a demandé au gouvernement fédéral de considérer le chantier naval de Lévis qui connait un creux historique.
Accompagné du vice-président de l’Association des fournisseurs de Chantier Davie Canada, Pierre Drapeau, le maire de Lévis a présenté la situation difficile à laquelle fait face la Davie depuis quelques années.
En 2015, le Chantier comptait 1 435 employés comparés à 209 à ce jour. La demande de la Ville est claire. «Ce qu’on demande au gouvernement, c’est d’inclure la Davie non seulement pour des contrats à court terme, mais aussi de l’inclure dans la Stratégie nationale de construction navale du Canada», a lancé le premier citoyen.
Selon les constats du Chantier Davie et de la Ville, plusieurs grands projets de construction navale qui ne sont pas compris dans la Stratégie nationale dorment dans les dossiers des libéraux. On parle de 28 projets de construction dont des brise-glaces lourds et des traversiers de propriété fédérale que la Davie serait ravie de réaliser.
Le plus grand chantier au pays
Le Chantier Davie est le plus gros chantier naval au Canada, il représente 50 % de la capacité de production navale au pays. Selon la Ville, de lourdes conséquences autant sur la région que dans l’ensemble du pays sont à prévoir si le Chantier se voit dans l’obligation de fermer. «Sans le Chantier Davie, le Canada ne pourra pas réaliser sa stratégie navale sans aller voir à l’extérieur du pays. Le gouvernement a donc intérêt à inclure la Davie», a affirmé le maire de Lévis.
Pour les représentants de la Davie et de la Ville, il ne fait aucun sens d’exclure la Davie de la Stratégie nationale étant donné que les chantiers navals de Vancouver et d’Halifax, qui ont reçu la plus grande part des contrats fédéraux, n’ont pas encore été en mesure de livrer les premiers navires commandés dans les temps prévus. «Il y a une odeur de désastre autour de la Stratégie navale fédérale», a fait valoir Pierre Drapeau.
Pour M. Drapeau, les libéraux n’ont plus de bonne excuse. «Les libéraux disaient que c’était de la faute des conservateurs et que c’est un programme qui a été mal élaboré. Ce n’est plus vrai aujourd’hui, c’est maintenant un programme libéral et il n’y a toujours pas de navire commandé à la Davie», a ajouté le vice-président de l’Association des fournisseurs de la Davie.
Des retombées importantes
Un emploi en construction navale en crée trois indirectement a indiqué M. Lehouillier, c’est pourquoi il est important de conserver un chantier naval en santé au Québec. «Ce n’est pas juste une entreprise de Lévis. La Davie a des tentacules un peu partout dans toutes les régions du Québec», a ajouté M. Drapeau.
Le maire de Lévis a tenu à rappeler que le prochain budget est la «dernière chance» du gouvernement fédéral d’inclure la Davie et que la situation du Chantier «ne pourrait pas être pire que présentement».
«Il faut avoir le courage de prendre une décision à l’avantage du Canada et actuellement, pour nous, prendre une décision à l’avantage du Canada, c’est d’inclure le Chantier Davie dans la Stratégie navale. Si nous ne sommes pas inclus dans le prochain budget, nous affirmerons que le gouvernement du Canada aura failli à la tâche», a conclu Gilles Lehouillier.
VERSION ORIGINALE DANS LE JOURNAL DE LÉVIS
«Un parcours sans faute» pour la conférence annuelle de Naval Québec
Donneurs d’ordres de l’industrie navale au Canada, brochette de politiciens, une foule d’entreprises reliées à la chaîne d’approvisionnement de l’industrie navale et représentants de filières