La décision des actionnaires de la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA) des Îles-de-la-Madeleine d’aller en appel d’offres international pour la construction du nouveau navire de croisière CTMA Vacancier est une gifle à l’industrie navale québécoise ainsi qu’à ses fournisseurs.
Avec l’appui du gouvernement du Québec, la CTMA aurait très bien pu opter pour construire ce navire par l’industrie navale québécoise. Après tout, la construction de ce nouveau navire sera financée par les contribuables québécois et servira à les amener aux Îles-de-la-Madeleine durant la saison touristique.
La générosité des Québécois a toujours été au rendez-vous en raison de l’insularité des Madelinots, que ce soit au chapitre des déductions et remboursements octroyés par le gouvernement du Québec. Grâce à des ententes de contribution généreuses qui sont renouvelées périodiquement avec l’État québécois, CTMA a touché plusieurs centaines de millions de dollars pour financer ses opérations depuis des décennies, ce qui lui donne un monopole de facto sur la desserte maritime entre l’archipel et le continent.
Avec cet appel d’offre international pour la construction d’un navire financé par le gouvernement du Québec, les actionnaires de la CTMA se posent en rupture du contrat social qui les lie aux contribuables québécois. Financer la création de près de plus de 1000 emplois à l’étranger et priver le Québec d’un demi-milliard en retombées économiques marque un tournant regrettable dont les actionnaires de la CTMA devraient prendre toute la mesure avant qu’il soit trop tard. Ils seront directement responsables des conséquences économiques de cette décision à courte vue pour l’économie du Québec et les Îles-de-la-Madeleine.
Pour des raisons stratégiques et de sécurité évidentes, toutes les nations qui se respectent protègent leur industrie navale. Pourquoi le Québec ferait exception? L’annulation de cet appel d’offres international devrait faire partie des premières actions du prochain gouvernement qui sera élu le 1er octobre prochain. Il en va de l’intégrité même de la Stratégie maritime du Québec : les navires du Québec doivent être construits au Québec par des travailleurs et fournisseurs québécois.
Claude Béland
Président du Mouvement Desjardins de 1987 à 2000
«Un parcours sans faute» pour la conférence annuelle de Naval Québec
Donneurs d’ordres de l’industrie navale au Canada, brochette de politiciens, une foule d’entreprises reliées à la chaîne d’approvisionnement de l’industrie navale et représentants de filières