L’avenir s’annonce prometteur pour Chantier Davie Canada de Lévis. Et les entreprises centricoises et de Victoriaville et sa région peuvent obtenir leur part du gâteau en fonction des contrats que Davie obtiendra.
Parce que les besoins de Davie sont multiples et variés, allant du carburant aux produits pour garage jusqu’aux produits de soudure, d’électricité en passant par les outils à main, la peinture, l’assemblage, l’entretien, les grues, charriots élévateurs et les services professionnels et d’ingénierie.
Le déjeuner de Victoriaville était l’avant-dernier d’une série de sept rencontres tenues aussi à Lévis, Rivière-du-Loup, Shawinigan, Laval et Saguenay, avant de terminer à Québec, mercredi.
Ces rencontres ont notamment permis d’expliquer ce qu’est devenue Davie ces dernières années. «Le passé est loin de nous. Davie, c’est 190 ans d’histoire, une histoire qui va se poursuivre avec une nouvelle administration en place depuis six ou sept ans, avec des assises financières très solides et avec des relations solides avec les syndicats. Tout le monde regarde vers l’avant», a confié Pierre Drapeau, président de l’Association des fournisseurs de Chantier Davie Canada, tout en rappelant que Davie avait livré plus de 700 navires.
Sa part du gâteau
Les représentants de Davie poursuivent leurs revendications pour obtenir leur part du budget de 100 milliards de dollars de la Stratégie canadienne de construction navale.
«On souhaite que le Fédéral nous accorde des contrats. Il reste beaucoup d’argent dans le programme fédéral. Davie se positionne avec ses fournisseurs (dont plus de 800 dans 13 régions du Québec). Il y a une mobilisation en cours avec les élus qui ont le goût de se lever et de dire que nous aussi, au Québec, nous sommes capables de construire des navires», a précisé M. Drapeau.
Le maire de Victoriaville, André Bellavance, en fait partie. Ex-député fédéral, il connaît bien le dossier de la Davie. «Ça me tenait à cœur. La Stratégie nationale avait fait appel à deux des trois chantiers majeurs. Le seul qui avait été mis de côté, c’était la Davie au Québec», a-t-il rappelé.
Au fil des ans, des entreprises de la région, a souligné le maire de Victoriaville, ont profité de quelques millions de dollars avec Chantier Davie Canada. «L’avenir est fort prometteur avec un groupe dynamique, une paix syndicale. Il y a des opportunités qu’on ne peut manquer, a-t-il lancé. On a l’expertise, l’expérience, la détermination pour faire partie des gens pouvant fournir des services à la Davie. Nos entreprises, on le sait, sont en mesure de se «virer rapidement sur un 10 sous». Même les plus petites entreprises peuvent tirer leur épingle du jeu.»Le maire Bellavance salue l’initiative de Chantier Davie Canada de faire appel aux gens du Québec pour aller de l’avant avec eux. «Malgré le passé, il ne faut pas baisser les bras. Il y a de la place pour Davie, a-t-il soutenu. Je ne vois pas pourquoi on la mettrait de côté pour de futurs contrats fédéraux. Des appuis se donnent partout au Québec. On se tient debout pour la Davie, pas parce qu’elle se trouve au Québec, mais parce qu’on sait qu’elle est apte à remplir le mandat.»
D’intéressants contrats?
Le nouveau modèle d’affaires de la Davie fait en sorte que le chantier n’attend pas que des contrats fédéraux. «Contrairement aux deux autres chantiers canadiens, Chantier Davie Canada a entrepris différentes démarches à l’international», a fait remarquer Pierre Drapeau.
Même que Davie s’est qualifiée pour un important projet au Pérou. «Un projet de construction de frégates pour la marine péruvienne, un contrat entre deux et quatre milliards de dollars. Nous sommes parmi les trois entreprises retenues. Cela pourrait avoir des retombées de 10 milliards de dollars pour nos fournisseurs et la plupart (816) sont québécois», a indiqué Frédérik Boisvert, vice-président, affaires publiques pour Chantier Davie Canada.
La Davie pourrait aussi mettre la main sur le contrat pour la conversion des brise-glaces canadiens, mais aussi sur le renouvellement des neuf traversiers de l’Est du pays, un contrat évalué à quelque deux milliards de dollars.
«Le futur est très prometteur, a fait valoir Frédérik Boisvert. Il faut voir maintenant comment la région et les fournisseurs se positionnent pour avoir leur part du gâteau. À l’époque, André Bellavance, comme député, s’est battu pour que la Davie ait sa part du gâteau. Aujourd’hui, il se bat pour le Centre-du-Québec et pour que Victoriaville et sa région obtiennent leur part en fonction des contrats que Davie obtiendra.»
Davie est un joueur important, a insisté M. Boisvert, rappelant, en citant l’exemple de l’Astérix, que le chantier a réalisé un «tour de force monumental» en livrant le navire en 24 mois et au quart du coût des deux autres principaux compétiteurs.
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